Les lamantins

TOUT SAVOIR SUR LE LAMANTIN

 

Les lamantins, ou manates et les  dugongs  font tous deux partie de l’ordre des siréniens qui sont les seuls mammifères marins herbivores. Le corps du lamantin se termine par une nageoire caudale plate et arrondie, ce qui permet de les différencier facilement des dugongs qui eux ont une nageoire caudale en ‘V’ similaire à celles des dauphins. De plus, le Lamantin vit dans la zone atlantique alors que le dugong lui vit dans la zone pacifique. Ce sont leur deux grandes principales différences.

Longévité du lamantin : +- 30 à 50 ans

 

Il existe quatre espèces différentes de lamantins :

 

Le lamantin des Caraïbes (Trichechus manatus). 

C’est la plus grande des espèces de lamantins. Il existe deux sous-espèces de lamantins des Caraïbes (certains scientifiques pensent d’ailleurs qu’il pourrait s’agir de deux espèces différentes) : le lamantin des Antilles (Trichechus manatus manatus), et le lamantin de Floride (Trichechus manatus latirostris).

 

 

 

 

Le lamantin d’Afrique de l’Ouest (Trichechus senegalensis).

C’est le seul à vivre sur les côtes est de l’océan Atlantique. Il vit sur la côte atlantique africaine.

Ces deux premières espèces se ressemblent physiquement au point que le lamantin de Floride, Trichechus manatus latirostris et le lamantin d’Afrique occidentale, Trichechus senegalensis sont difficilement distinguables. En effet, ces deux espèces ont une forte ressemblance physionomique et de la couleur de la peau. Le museau présente néanmoins une courbure descendante moins prononcée chez le Trichechus senegalensis. ⁽¹⁾

 

 

 

Le lamantin d’Amazonie (trichechus inunguis).

Il vit, comme son nom l’indique, dans les eaux douces du bassin de l’Amazone. C’est la seule espèce à vivre exclusivement en eaux douces.

Le lamantin d’Amazonie contrairement aux deux précédentes espèces, est plus petit et moins lourd. Sa peau est de teinte beaucoup plus foncée et les nageoires pectorales sont dépourvues d’ongles. En plus d’être inféodé à l’eau douce, cette espèce a la particularité d’avoir une tache blanchâtre au niveau de la face ventrale de son corps aux alentours de l’ombilic. ⁽¹⁾

 

 

Le lamantin nain (Trichechus pygmaeus).

Ce lamantin d’Amazonie est considéré par certains scientifiques comme une espèce différente du lamantin de l’Amazone même s’il y vit aussi. Il serait endémique d’un affluent de la rivière Aripuanã au Brésil en Amérique du Sud  et peut aussi être observé dans les terres inondées autour du fleuve Mariepaua et même jusqu’au fleuve Rio Arauazinho qui le  rejoint au nord.

Ce lamentin nain ne mesure que 1,3 mètre (contre 2,80 à 3,2 mètres pour le T. inunguis d’Amazonie), pour 60 kg (contre 350-500 kg pour T. inunguis D’Amazonie) d’où son surnom de lamantin nain (Domning & Hayek, 1986). C’est la plus petite des espèces de lamantin au monde. ⁽²⁾

 

 

Répartition géographique des différentes espèces de lamantins :

Comme expliqué ci-dessus, chaque groupe de lamantin est localisé dans des zones différentes autour de l’océan Atlantique, à l’ouest de la Floride aux Caraïbes et au sud ouest dans le fleuve Amazonie et à l’ouest sur les côtes de l’Afrique. Leur cousins les dugongs eux ne vivent pas dans cette région mais dans la région de l’océan pacifique.

La répartition des espèces de lamantins ^(e)

 

Alimentation des lamantins :

Le lamantin (comme toutes les autres espèces de sirénien) est un mammifère marin exclusivement herbivore non ruminant. Il consomme des herbes flottantes ou immergées comme :

• les jacinthe d’eau ^(f)
• les graminées ^(g)
• les plantule de palétuvier ^(h)
• les bourgous ⁽ⁱ⁾

Un lamantin peut manger jusqu’à 30 kilos de végétaux par jour. Il ne semble se nourrir que la nuit. Le lamantin ne peut vivre au-dessous de 20 degrés.⁽³⁾

 

 

 

 

La vie sociale des lamantins :

Selon le rapport de KWATA, l’association pour la protection de la nature en Guyane ⁽⁴⁾ , les lamantins sont solitaires, mais peuvent être observés en petits groupes, temporaires, de quelques individus. Ces regroupements pourraient correspondre à une opportunité alimentaire, ou alors seraient des rassemblements des mâles avant l’accouplement avec la femelle présente. Les contacts entre les individus sont quasiment inexistants, sauf dans le cas de la mère et son petit qui maintiennent, pendant 1 à 2 ans, des relations étroites. 

 

La reproduction des lamantins :

La maturité sexuelle d’un jeune mâle ne s’acquiert pas avant 9 ou 10 ans contre 4 à 5 pour les femelles. La période de reproduction des lamantins n’est pas proprement déterminée par une saison propice puisqu’elle peut se produire toute l’année comme pour le Dugong.

Lorsqu’une femelle est en oestrus (c’est-à-dire qu’elle est fécondable), elle libère des signaux chimiques qui engendrent un rassemblement de multiples prétendants (jusqu’à 20 !) chez qui va s’installer une compétition, voire des affrontements. Au terme d’une gestation de 12 à 14 mois, la femelle  donne naissance à un seul petit d’environ 30 kg.

L’intervalle entre deux naissances est de 3 à 5 ans, période importante dans la transmission transgénérationnelle, comme les sites d’alimentation, les voies migratoires, la localisation des sources d’eau douce et les rassemblements hivernaux. ⁽⁵⁾

 

Les menaces qui pèsent sur les lamantins :

Du même que pour le dugong, la vie des lamantins est menacée par des facteurs, dont 50% d’entre elles proviennent de l’activité humaine. A titre d’exemple, en 2018, 13 % des lamantins de Floride (Trichechus manatus) ont disparu dans les eaux américaines, soit 824 morts au total. Une véritable hécatombe. ⁽⁶⁾

Malgré les différentes répartitions de chaque sous-espèces, les menaces restent les mêmes à savoir : 

• Chasse et braconnage : La haute qualité de la viande est supposée avoir des saveurs variées (bœuf, poisson, poulet, porc et autres), et l’huile a de multiples utilisations, allant du combustible d’éclairage à la médecine. ⁽⁷⁾
• Nuisance et dégradation des habitats : Même si cela n’est pas documenté, il est vraisemblable que dans les zones où l’on trouve de grandes exploitations hydro-agricoles ou des exploitations minières, les quantités importantes de pesticides et autres produits chimiques déversés dans les cours d’eau constituent une menace pour la santé des individus ainsi que pour leurs habitats. ⁽⁸⁾
• Collision avec les bateaux : Comme pour d’autres animaux marins comme la baleine noire ou le dauphin de Chine, les collisions avec des navires et leurs hélices font partie des principales menaces qui pèsent sur le lamantin de Floride. Même si ces chocs ne tuent pas forcément l’animal sur le coup, elles peuvent le blesser gravement et finir par l’emporter. En 2019, les collisions ont causé la mort de 121 individus en Floride. Or, ce chiffre est en constante augmentation ces cinq dernières années. En 2014, les collisions ont été responsables de 69 décès chez les lamantins de Floride, puis 86 en 2015, 106 en 2016 et 111 en 2017.

• Captures accidentelles : Saviez-vous que sur 94 millions de tonnes de pêche, 27 millions de tonnes est accidentelle ? Soit environ 30% de la pêche est accessoire. WWF  ⁽⁹⁾

Tête de lamantin ^(j)

 

Remédier aux menaces et assurer leur survie ?

Une bonne nouvelle pour les lamantins en Floride !

Le United States Fish and Wildlife Service (FWS) – l’organisme fédéral des États-Unis dépendant du ministère de l’Intérieur qui s’occupe de la gestion et la préservation de la faune – a annoncé en 2016 une bonne nouvelle concernant les lamantins et les tortues vertes de Floride⁽¹⁰⁾. Deux espèces en voie d’extinction depuis des décennies, connaissent une recrudescence démographique et pourraient passer de la catégorie espèces en danger à celles d’espèces menacées.

Un lamantin et son bébé ^(k)

 

FOCUS SUR LES LAMANTINS EN FRANCE

Concernant les lamantins, il en reste quelques-uns en Guyane, tandis qu’ils ont disparu aux Antilles. Des projets de reproduction pour réintroduire l’espèce, sont mis en place dans cette zone. ⁽¹¹⁾

 

– Le lamantin des Antilles en Guadeloupe :

Projet d’introduction en Guadeloupe :

Cela fait un siècle qu’on ne l’a plus vu nager dans les eaux des Antilles ! ⁽¹²⁾

Classé en danger d’extinction par l’UICN, le lamantin des Caraïbes fait l’objet d’un ambitieux projet de réintroduction porté depuis dix ans par le parc national de la Guadeloupe.

Deux mâles et trois femelles ayant grandi là-bas devaient être transférés durant le printemps 2017 par avion spécial. Leur milieu d’accueil en Guadeloupe a été validé par des spécialistes internationaux de l’espèce, dans le cadre d’un protocole scientifique et écologique monté par le parc. » Le but est de restaurer un noyau de population, puis de recréer les conditions d’une recolonisation progressive des Petites Antilles et de rétablissement des continuités avec les populations des Grandes Antilles (Porto Rico, République dominicaine).

Cependant, d’après le dernier rapport du projet datant de 2018, les deux premières tentatives ont été un échec et le projet est en train d’être entièrement revu afin d’identifier comment procéder afin la troisième tentative pour être la bonne⁽¹³⁾. A suivre donc !

“Le but est qu’ils se reproduisent dans cette baie qui s’appelle aussi Lamentin, mais avec un e ! “

 

– Le lamantin des Antilles en Martinique :

Le lamantin à disparu de la Martinique à la fin du 17e siècle⁽¹⁴⁾. Leur potentiel avenir en Martinique repose lui aussi  sur le projet réintroduction qui a lieu en Guadeloupe dans un premier temps.

 

– Le lamantin d’Amazonie en Guyane :

L’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (IUCN) classe la sous-espèce Trichechus manatus manatus présente en Guyane comme « en danger d’extinction » et elle pourrait même être en local en « danger critique d’extinction » d’après les études menées par la Direction Générale des Territoires et de la Mer de la Guyane. ⁽¹⁵⁾

Lamantin ^(l)

 

 

Note  : Nous aurons très bientôt le plaisir de vous proposer une aventure en Floride à la rencontre des lamantins mais aussi pour nager avec les dauphins libre et sauvages au large des côtes dans des eaux chaudes et turquoise. Les approches en bateau comme à la nage des  groupes de dauphins et des lamantins se font selon dans le respect des mammifères marins.

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