les dauphins & autres cétacés sont-ils en danger ?
L’Homme oublie souvent qu’il n’est pas le seul habitant sur Terre et qu’il doit la partager avec les autres espèces. Nous le savons depuis longtemps, l’activité humaine à des répercussions sur l’environnement (réchauffement climatique, montée des eaux, disparition d’espèces…), ce qui fait de lui le plus grand prédateur au monde. Ce n’est ni le lion, ni le requin, ni même l’ours mais bien lui. Pourtant, notre vie en tant qu’être humain dépend de l’équilibre de l’ensemble des écosystèmes de la planète, d’où l’importance d’agir vite et correctement.
Même si la pandémie de la Covid-19 a offert de furtifs instants de paix à la nature et aux animaux en 2020, les activités industrielles et humaines se poursuivent et reprendront bientôt comme auparavant. Hors c’est bel et bien notre routine et toutes nos activités habituelles qui tuent à petit feu toutes les autres espèces animales de la planète dont les dauphins.
Dauphin d’hector
Dauphin de Maui
Dauphin de Guyane
Quelles sont les espèces de dauphins en danger ?
Les dauphins font partie des animaux les plus anciens de la Terre. On compte un éventail de Delphinidés présents partout dans le monde dans différentes eaux (mers, océans, fleuves etc.). De nature sociable, ils aiment longer les côtes et certains peuvent interagir avec des humains (dans le cadre de sorties, d’études, d’observations écoresponsables).
Néanmoins ils sont aussi en première ligne lorsqu’il s’agit de captures, noyades, pêches aux filets, échouages de masse liés aux sonars de l’armée, pollution, etc. Certains d’entre eux sont classés en voie d’extinction plus ou moins avancée :
Le Dauphin d’Hector
C’est une espèce présente en Nouvelle-Zélande. Il nage souvent très près des côtes ce qui lui vaut malheureusement plusieurs voyages à cause des pêches accidentelles. Il est classé comme étant « en danger d’extinction » par l’IUCN (International Union for Conservation of Nature).
Le Dauphin Maui
C’est une sous-famille du dauphin d’Hector. Il fait partie des espèces les plus menacées au monde car on en compte à peine une cinquantaine. Il se trouve principalement dans les mers de la Nouvelle-Zélande et il se caractérise par sa petite taille (entre 130 et 140 cm) ce qui fait de lui le dauphin le petit du monde. Leur principales causes de disparition sont les captures accidentelles ce qui est d’autant plus problématique étant donné que c’est une espèce qui se reproduit très lentement (environs 2 à 4 ans pour une naissance).
Le Dauphin de Guyane
Il fait également partie des cétacés les plus petits (une taille qui peut aller jusqu’à 2m maximum). Il est naturellement présent dans les eaux tropicales et chaudes, notamment au large de la Guyane. Il vit sous la pression des activités humaines sur les côtes du continent au même titre que les autres espèces présentes dans cette zone. Très peu connu comparé aux autres dauphins, aucun classement officiel le positionne comme étant en voie d’extinction et pourtant des organisations telles que WWF dénonce l’urgence de la situation.
Malheureusement, la liste des autres dauphins en voie d’extinction est assez longue, sans compter ceux qui sont classés comme ‘menacés’ ou ‘vulnérables’ et qui, si rien n’est fait, finiront aussi en voie d’extinction.
Par quoi les dauphins sont-ils menacés ?
Les dauphins, comme pour les autres cétacés, sont des espèces qui peuvent atteindre plusieurs tonnes. Ceux que l’on appelle « méga-poissons » sont davantage vulnérables car plus un mammifère est gros, plus il aura du mal à s’adapter aux changements divers. Il a naturellement besoin d’un environnement vaste et stable pour se développer.
Pêche intensive :
C’est la principale cause de leur disparition. La pêche industrielle cause un nombre important d’échouage de dauphins. La France fait malheureusement partie des pays qui bat des records d’échouages. Nos techniques de pêche modernes sont extrêmement cruelles pour les dauphins et d’autres animaux même si elles permettent d’augmenter la productivité.
Les principaux accusés sont les chalutiers pélagiques. Cette pêche, qui utilise la technique du chalut, consiste à faire traîner un filet, souvent en forme d’entonnoir, sur une longue distance et ainsi pêcher un maximum de poissons. Même si le dauphin n’est pas visé, il se retrouve souvent accidentellement capturé, ce qui lui cause des blessures graves avec une mort lente assurée. Les dauphins qui sont remontés vivants meurent des blessures infligées par les pêcheurs à bord des navires. Les cadavres échoués montrent des fractures du rostre, la queue et les nageoires sectionnées, des entailles profondes dues au filet, etc.” décrit Sea Sheherd. En savoir plus : https://www.notre-planete.info/actualites/478-France-echouage-dauphins-peche-chalut.
Les Collisions avec les bateaux :
Les dauphins, comme nombre d’autres cétacés, vivent à la surface et juste en dessous, la plupart de leur temps. Néanmoins cette surface est désormais le lieu d’un trafic maritime gigantesque et ce, partout dans le monde. Les collisions sont donc très nombreuses. Dans le contexte international où règne la concurrence économique, la taille et la puissance des bateaux cessent d’augmenter. C’est une réelle menace pour la faune marine qui n’arrive pas toujours à détecter ou à éviter à temps les hélices ou la coque des bateaux. Blessures, entailles, mutilations irréversibles sont récurrentes. 35 % est le chiffre correspondant au taux de mortalité des animaux marins dû à des collisions.
Y a-t-il des solutions pour ÉVITER LES COLLISIONS ?
Des pistes de solutions sont en train de poindre. Il existe des outils technologiques visuels pour détecter les cétacés, et d’autres, sonores pour tenter de les éloigner. Néanmoins, ces outils ont d’une part un coût que personne ne veut assumer, et ils ne réduisent que très faiblement les risques et/ou posent d’autres problèmes. Enfin, chaque pays peut avoir une politique de restriction différente dans ses eaux. La solution est donc loin d’être trouvée.
Le réchauffement climatique
Le réchauffement climatique pousse les dauphins à migrer vers des eaux plus froides pour pouvoir y trouver leur nourriture habituelle. Bon nombre d’espèces de poissons dont les dauphins se nourrissent sont dépendant d’une certaine température de l’eau pour se reproduire. C’est le cas du hareng par exemple. Aussi sont-ils obligés de remonter plus au nord pour trouver les eaux aux températures adéquates au fur et à mesure du réchauffement des océans. Les dauphins qui s’en nourrissent sont donc eux aussi obligés de les suivre.
Ces migrations de poissons sont de plus en plus fréquentes et entraînent une instabilité dans l’écosystème des dauphins. Les dauphins peuvent ne pas avoir le temps de s’adapter à un nouvel environnement et se voir déjà obligés de migrer ailleurs.
La pollution des eaux
La contamination de l’eau est une réelle menace car elle nuit à l’habitat des dauphins et des animaux marins en général. Cette pollution passe par le rejet de composants chimiques dans le monde industriel.
En 2015 une étude aux USA a montré que 60 % des dauphins sur la côte ont été tués à cause de ces produits chimiques présents dans l’eau. Additionné au réchauffement climatique, l’eau qui est censée être leur habitat devient une prison où il est impossible pour eux de respirer.
Le pétrole lui aussi participe grandement à ses résultats malheureux. Les dauphins viennent à la surface pour respirer mais c’est là où on trouve une forte concentration de vapeur de pétrole. Ceci leur cause d’importantes lésions pulmonaires et une intoxication de leur air. L’incident de la plateforme pétrolière « Deepwater » en 2010 entraina une pollution intense des eaux du golfe du Mexique et multiplia par 4 et 5 le taux de mortalité et d’échouage des dauphins.
La chasse
Il existe certes quelques pays dans lesquels il peut encore être concevable de pêcher le dauphin, comme dans les zones polaires, où la pêche et la chasse sont les seules sources de subsistance possible dans cet univers de glace.
Malheureusement, les dauphins restent encore péchés pour ne pas dire massacrés dans d’autres endroits de la planète.
- Le Japon
Dans une petite ville portuaire « Taiji », les pêcheurs sont autorisés à pêcher les dauphins à des fins lucratives. Face à cette pratique barbare, plusieurs associations et organismes appellent au scandale tandis que le gouvernement japonais se défend en plaidant le côté ancestral et traditionnel de la pratique.
Le gouvernement définit un quota de pêche à ne pas dépasser et assure que les espèces chassées ne sont pas en voie d’extinction. Les techniques de pêche sont les suivantes : repérer les cétacés et enfoncer une tige en métal dans la colonne vertébrale. Si certains meurent sur le coup, d’autres se font traîner jusqu’à la baie dans une agonie silencieuse.
- Les îles Féroes
Dans ces îles, les pêcheurs chassent le globicéphale. Les bateaux encerclent des bancs entiers de dauphins pour les rabattre dans les baies. Une fois piégés à proximité du rivage, des pêcheurs les tuent un à un. Le saucisson de dauphin par exemple, est assez apprécié en local. Les habitants de ces îles ne voient pas de différence entre un dauphin et un poulet.
Qui se bat pour sauver les dauphins ?
Les organisations sont très nombreuses et elles font un travail remarquable. L’ampleur des tâches est colossale et changer les choses reste un combat de chaque jour. Voici les deux plus grandes organisations mondiales actuelles engagées pour la protection et la préservation des animaux mais il en existe aussi de beaucoup plus petites, comme Dolphinesse et bien d’autres, et ce, dans tous les pays.
WWF
World Wide Fund for Nature ou Fonds mondial pour la nature est une des toutes premières organisations non gouvernementales à œuvrer pour la protection de l’environnement, c’est d’ailleurs la plus reconnue. Son objectif est le même depuis le début, celui de freiner la dégradation de l’environnement, préserver la biodiversité, maintenir un équilibre entre l’humain, la faune et la flore. L’organisation comptabilise plus de 6 millions de membres partout dans le monde et agit dans plus de 100 pays.
L’IUCN
L’Union Internationale pour la Conservation de la Nature est une organisation non gouvernementale qui œuvre pour la protection de la biodiversité. Cette union a d’avantage un rôle d’informateurs et d’influenceurs concernant les questions environnementales. Ils s’unissent avec plusieurs autres agences et ONG pour aider les pays à appliquer une stratégie de conservation et de protection. Ils sont d’autant plus connus de par leur attribution de statut de conservation des espèces et par leur liste rouge d’espèces menacées et des aires protégées. https://uicn.fr/