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Projet de préservation des dauphins de Sataya

LE PROJET DE PROTECTION DES DAUPHINS DU LAGON DE SATAYA

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Une population des dauphins à long bec du sud de la mer rouge en danger

Le lagon de Sataya, au sud est des côtes de Marsa Alam et au sud de la mer Rouge en Egypte, est une aire de repos principale pour une population de 140 à 200 dauphins à long bec. C’est dans les eaux peu profondes (<10m) de ce lagon que ces dauphins viennent en journée, après avoir chassé la nuit au large, pour pouvoir dormir, socialiser, se reproduire et s’occuper des petits à l’abri des prédateurs (requins).

Cependant, depuis 10 à 15 ans, le tourisme de la nage avec les dauphins a explosé dans ce lagon et il n’existe, à date, toujours aucun encadrement ni aucune limitation du tourisme. Ce sont donc aujourd’hui des centaines de visiteurs qui sont déversés chaque jour, du lever au coucher du soleil, par des embarcations motorisées sur les dauphins, avec des méthodes d’approche et de mise à l’eau (pourchasse, rabattage, etc.) clairement néfastes pour ces derniers. La situation est devenue plus qu’alarmante depuis quelques années.

 

le lagon de Sataya

 

L’objectif du projet :

Interdire la nage avec les cétacés reste à date totalement inenvisageable pour les autorités égyptiennes. De ce fait, notre but est de les convaincre de mettre en place un système de gestion du tourisme dans ce lagon pour garantir la possibilité aux dauphins de s’adonner en toute quiétude à ces activités journalières qui sont vitales pour leur pérennité.

 

Les chances d’aboutir de ce projet ?

Deux autres aires de repos de dauphins à long bec dans d’autres lieux en Mer Rouge (Samadaï près de Marsa Alam et Dolphin House près d’Hurghada), ont déjà  pu bénéficier d’un système de protection grâce à l’intervention d’une équipe de l’UICN et de l’institut Tethys) qui ont travaillé en collaboration avec une ONG locale (HEPCA) entre 2006 et 2012-2013. Cette collaboration de recherche Italiano-égyptienne pour la conservation de la biodiversité a été soutenue par l’ambassade Italienne et réalisée dans le cadre de l’avancement de la protection de la biodiversité suite aux engagements pris lors des dernières COP par ses pays membres.

Des zones, délimitées par des bouées, y encadrent désormais le tourisme en plus d’une limitation du nombre de visiteurs par jour et d’horaires limités.

 

Le système de zones à Samadaï à titre d’exemple :

Plan protection de SamadaïLa zone A (zone de repos privilégiée par les dauphins) est entièrement interdite au tourisme. La zone B (incluant la passe favorite d’entrée et de sortie des dauphins du lagon) est une zone uniquement  autorisée aux nageurs. La zone C est uniquement autorisée aux pneumatiques qui viennent déposer les nageurs mais pas aux navires. La zone D est celle où les navires doivent s’ancrer, sur des ancrages pré-installés à cet effet. Les dauphins peuvent donc choisir de rester à l’écart des touristes et/ou d’exercer leur curiosité vis-à-vis des humains à leur guise sans jamais y être forcé. Le principal problème lié au harcèlement / pourchasse et aux mauvaises approches réalisées par les embarcations (pneumatiques et navires)  vis-à-vis des dauphins (en plus de la pollution sonore) est ainsi aussi résolu.

 

Carte du lagon de samadaï et de son système de zones mis en place tel que défini suite à l’étude ‘Effects of swim‐with‐dolphin tourism on the behaviour of spinner dolphins, at Samadai Reef in the Egyptian Red Sea’ Ahmed M. Shawky,Fredrik Christiansen,Rupert Ormond – First published: 04 June 2020 https://doi.org/10.1002/aqc.3332

 

En réitérant la même stratégie que celle déjà effectuée avec succès par l’équipe du laboratoire Tethys  conjointement avec l’ONG locale HEPCA et en proposant le même système de gestion, déjà connu, approuvé et installé ailleurs en mer Rouge par les autorités égyptiennes, nous pensons que ce projet à toutes ses chances d’aboutir.

De plus, l’ONG HEPCA et l’équipe Tethys/IUCN avaient déjà recommandé que ce lagon soit aussi protégé, à l’époque, à titre préventif.

 

La stratégie d’intervention et les étapes :

Stratégie

Comme l’équipe de l’IUCN qui était intervenue ne compte pas intervenir à nouveau en Egypte à l’avenir, Valérie Valton, présidente de Splendeur Nature et à l’origine de ce projet, a décidé de former une nouvelle équipe en France (composée de l’association et d’un centre de recherche). Elle souhaite recréer une nouvelle coopération avec l’ONG locale HEPCA dans le cadre d’un projet franco-égyptien de conservation de la biodiversité, s’inscrivant dans une dynamique de préservation liées aux COPs, et avec le soutien de l’ambassade de France. Valérie Valton est aussi entrée dans ce but à l’IUCN à la commission des aires marines protégées.

Etapes :

  • La demande d’autorisation préalable à la réalisation de l’étude de l’état de santé des dauphins permettra de renouer le contact avec les autorités du Ministère de l’environnement en charge du lagon et d’ouvrir un dialogue sur le sujet.
  • La réalisation d’une étude de l’état actuel du tourisme : des études ayant déjà été réalisées en 2006 et 2012-2013, il est possible de comparer les données et d’obtenir ainsi l’évolution du tourisme sur les 10 dernières années. Ces chiffres devraient nous permettre dès la fin de l’année 1 ou de l’année 2 de mettre en relief l’importance et l’urgence à agir auprès des autorités égyptiennes. En effet, la collecte de données a commencé en 2022. Et même si ces données n’ont pas encore été analysées, elles devraient démontrer que le tourisme a été multiplié au minimum par 3 ou 4 en dix ans d’après nos estimations.
  • Démontrer l’impact négatif de ce tourisme sur les dauphins ne nous semble pas nécessaire car une étude qui le démontre a déjà été réalisée dans le lagon de Samadaï dont l’activité touristique était comparable à celle du lagon de Sataya (jusqu’à 800 visiteurs/jour sur le site). S’appuyer sur les résultats de cette étude est amplement suffisant.
  • Définir le plan de gestion qui sera soumis afin qu’il soit adapté aux besoins des dauphins dans ce lagon, à la topographie du lagon et aux contraintes du tourisme. Une partie des données de l’ancienne comme de la nouvelle étude des dauphins va permettre de définir/justifier le choix du lieu des zones à établir et des passes à protéger. Les données de l’étude du tourisme seront là aussi très précieuses.
  • Réaliser une étude de l’état de santé de cette population de dauphins basée sur la photo-identification et le procédé de capture-recapture nous semble aussi nécessaire. Une étude a déjà été réalisée par le passé et la comparaison des données pourra permettre de voir l’évolution de ces dauphins sur les 10 dernières années. Comme plusieurs années de collecte de données sont nécessaires (collecte débutée en 2022/ durée nécessaire à définir selon le modèle utilisé), nous n’attendrons pas ces résultats pour faire avancer la mise en place du plan de gestion du lagon. Cependant, ces résultats permettront de l’ajuster et/ou de le renforcer si nécessaire. Il pourra néanmoins aussi permettre par la suite de mesurer l’impact positif (si tel est le cas), du plan de gestion sur l’état de la population de dauphins. Le cas échéant, ce type de plan de gestion pourra servir de référence et être proposé dans d’autres lieux ou pays où le contexte est similaire.
  • Démontrer l’intérêt économique d’un tourisme durable comparé à un tourisme de masse non limité et non encadré tant pour l’économie locale que pour les autorités en charge du lagon qui perçoivent une taxe à chaque entrée des visiteurs dans le lagon.
  • Evaluer le coût de la mise en œuvre du plan de gestion du lagon (basé sur les coûts des précédents déjà installés) et ceux des besoins connexes (nouveaux ancrages pour les navires à installer, etc.) : HEPCA s’en chargera de par leur expérience préalable d’installation du système dans les deux autres lagons. Identifier et obtenir les fonds internationaux nécessaires pour que l’ONG puisse effectuer le déploiement du plan de gestion conjointement avec les autorités : HEPCA sollicitera à nouveau les mêmes sources de financement internationales que pour les deux précédents lagons.
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